mardi 23 juillet 2013

Marrée montante.

La lune ronde et pleine m'inonde.
Comme à chaque fois qu'elle se remplie, impossible fermer l'œil, elle m'habite, m'anime, joue de moi comme une marionnette. M'amène à me poser sur ma vie, l'observer d'en haut parmi les étoiles et leur sagesse, au milieu de la nuit où tout est endormis et que la magie et le mystère ne se gênent pas d'exister et de tricoter des destinés agencées aux motifs des constellations.
 
 
 


dimanche 14 juillet 2013

Il était une foi.

La foi humaine 
est si fragile,
si facilement froissée,
brisée, épuisée.


Trop souvent elle trébuche
du conte de fée désancré 
à une monotonie rigide et cartonnée,
toute aussi illusoire.

Un sentiment d'enfance dévalisée,
une naiveté qui caille,
l'amertume comme armure,
pour éviter d'être encore fracassé.


Mais comment se bâtir une confiance
que même les grands vents sauvages n'agitent ?

La réponse devient accessoire,
la question un piler ou m'assoir.

samedi 13 juillet 2013

Tu me tisse.

dans les espaces secrets entre mes côtes,
grimpent et habitent des sentiments clandestins.
au milieu de moi, une fleur perce la terre,
pour qu'enfin le soleil peigne ses pétales.
que le vent la redessine sans cesse.

le temps et les éléments 
ont mûrit les fruits de ma conscience
l'odeur des épinettes,
la terre fraîche qui fond sous mes pieds,
les plantes que la brise fait danser
chuchotte à mes cellules 
des souvenirs de vérité.

Par un jour de juillet.

Encore d'autres mots ont coulés, sur le balcon,
sous le soleil urbain épais et juteux,
en même temps que le café.

Tu ne m'offre comme réponse
que mes questions frileuses et nues
au milieu de la vérité immense et sauvage.
Tu me fais revenir à moi, 
incessamment,
comme un océan qui tente de fuir,
de s'échapper, de déborder, 
de se laisser tomber à chaque vague, 
mais qui toujours revient à lui-même,
en s'inclinant,
en s'abandonnat sur ses genoux,
puis il s'en retourne en glissant,
pour mourir et naître d'où il vient 
dans le néant de son ventre.

Ta force solide et puissante,
qui n'a pourtant rien de certaine,
de stable ni de rassurante,
ta force enracinée dans l'agitation,
qui n'a rien d'une bouée ni d'une rampe 
où m'appuyer, où reprendre mon souffle,
s'apparente plutôt à une requête sans détour
à soulever la mienne pour faire face à la tienne.

Tu me renvoies chez moi,
me retourne à moi-même inlassablement,
comme la sève d'un arbre,
qui plutôt que de s'évaporer dans l'incommensurable du ciel,
revient à ses racines
les nourrir en vue de la croissance spectaculaire 
qui se trame en silence
et des grands vents sauvages qui s'annoncent.

Tu deviens un cadre à l'intérieur duquel me peindre..

Te regarder est comme me pratiquer à marcher sur un fil,
encore et encore,
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de fil
.
Jusqu'à ce que ce ne soit ni à propos
de toi ni de moi.

...

J'ai sillonnée les rues de Montréal hier, 
la tête ivre de mystères,
comme on arpente ses propres énigmes,
à la recherche de quelque chose qui ne se trouve pas, 
qui est là partout et toujours.
Fascinée par le genre humain qui déambule sous toutes ses formes.
Je suis allée m'enfouir la tête dans les boutiques de livres usagés,
pour goûter d'autres mondes que la vie traverse autrement.
J'ai traversé des pays sur des sentiers d'encre et de papier,
je me suis assise sur les sommets brumeux des montagnes de Chine
en buvant du vin avec un vieillard.
Je me suis saoulée de poésie,
absorbé en rafale des citations bouddhistes
jusqu'à oublier la couleur du ciel qui déjà avait changée,
pour ne ressortir finalement qu'avec deux minces livres dont je connais l'auteur, 
bien repues de mes voyages chez les inconnus.

J'ai attéris dans un restaurant tibétain,
réalisant que les deux livres que je venais d'acheter
et de poser sur la table était d'une moine tibétaine.
J'ai souris en les rangeant dans mon sac.

Au cours la journée, des effluves de toi sont venues me visiter.
Et j'observais ce qui se produisait, 
ce qui s'éveillait en moi à ton contact, 
les réactions physiques et psychiques,
la texture et la saveur que prenait maintenant les souvenirs.
Jusqu'à finalement ouvrir mon petit livre vert,
et y déverser quelques mots,
bien trop petits pour l'immensité à l'intérieur.
Voici ici ce sentiment, cette impression qui se démarquait que j'ai tentée
d'encercler avec des mots.

Tu es la poutre et le vide à la fois. 
La pluie et l'abris.
L'élan et la tombée, la poussée et l'attrapée.
Tu me chavire, me bouleverse, me renverse et me reçois.
Tu me pousse et m'attrape.
Tu me fait trouver le coin caché et secret dans la peur
au creu duquel je me dépose, immobile et suspendue,
jusqu'à oublier que quoi que ce soit ai déjà existé, 
oublier d'avoir peur, oublier de quoi j'ai l'air,
et jusqu'à me fondre dans tout.
Tu me déshabille de toutes certitudes.
Tu m'encre dans l'instabilité, 
tu es la promesse de l'inconstance,
tu es une question sans réponse.
Ton regard est un lac glacé dans lequel je me mouille.
Tu me présente la peur sans scrupule,
immobile dans l'évidence,
je l'examine, la scrute jusqu'à percevoir ses rides,
ses fentes, ses fissures, ses blessures,
à travers laquelle jaillit les lueurs de mon humanité 
inconsolable dans sa petite immensité.