Alors voilà. Je me suis confectionné un blog (un peu timidement je dois avouer) afin que mes oeuvres ne pourrissent pas dans mon grenier, que mes histoires ne restent pas muettes et sans écho. Parce que voilà, je sais qu'elles ont quelque chose à dire. Qu'elles peuvent toucher le coeur de quelqu'un ou retrousser un sourire.
Il y a autant de façon d'aborder l'art qu'il n'y a d'êtres humains, mais moi j'aime pas l'idée de nommer l'art avec un grand A et un menton relevé et d'élever ces êtres que l'on nomme des arrrrtistes à un stade supérieur de la race ou bien de les dévisager comme étant d'étranges spécimens aux neurones désordonnées. D'abord ça crée une distance entre l'humain qui regarde l'oeuvre (ou plutôt l'amalgame d'émotions et de matière créé par un autre humain) et l'oeuvre en question alors qu'il ne devrait pas y en avoir. Alors que moi justement je recherche cette proximité imperceptible avec la personne qui regarde, cette proximité si intime qui permet te tracer un chemin direct, à travers toute la complexité majestueuse qui se cache derrière ce regard, un chemin direct de la pupille jusqu'au coeur. Que l'image devant le regard curieux se métabolise, d'une façon sublime et subtile, en une émotion claire et troublante au fond du ventre. Qu'une courbe, une texture, un motif vienne effleurer une corde sensible qui fait ensuite résonner une odeur, une image, un souvenir dans la boîte crânienne de cette personne jusqu'à vibrer sur une gamme d'émotions secrètes.
Et puis pour laisser exister cette proximité, je crois que l'être qui regarde doit se dévêtir de son raisonnement et de sa rationalité alors que l'autre, celui derrière l'oeuvre, doit laisser éclabousser tout son être sur la matière sans aucune pudeur, en toute authenticité. Et puis des connections se tissent, des courants et des étincelles et un tas d'autres choses électro-magnéto-machin-chouettes qui n'ont pas de nom car elles nous échappent comme les papillons de nuit. Et alors, alors là vraiment, je crois que c'est là exactement que l'art prend tout son sens et nous enivre...
