samedi 13 juillet 2013

...

J'ai sillonnée les rues de Montréal hier, 
la tête ivre de mystères,
comme on arpente ses propres énigmes,
à la recherche de quelque chose qui ne se trouve pas, 
qui est là partout et toujours.
Fascinée par le genre humain qui déambule sous toutes ses formes.
Je suis allée m'enfouir la tête dans les boutiques de livres usagés,
pour goûter d'autres mondes que la vie traverse autrement.
J'ai traversé des pays sur des sentiers d'encre et de papier,
je me suis assise sur les sommets brumeux des montagnes de Chine
en buvant du vin avec un vieillard.
Je me suis saoulée de poésie,
absorbé en rafale des citations bouddhistes
jusqu'à oublier la couleur du ciel qui déjà avait changée,
pour ne ressortir finalement qu'avec deux minces livres dont je connais l'auteur, 
bien repues de mes voyages chez les inconnus.

J'ai attéris dans un restaurant tibétain,
réalisant que les deux livres que je venais d'acheter
et de poser sur la table était d'une moine tibétaine.
J'ai souris en les rangeant dans mon sac.

Au cours la journée, des effluves de toi sont venues me visiter.
Et j'observais ce qui se produisait, 
ce qui s'éveillait en moi à ton contact, 
les réactions physiques et psychiques,
la texture et la saveur que prenait maintenant les souvenirs.
Jusqu'à finalement ouvrir mon petit livre vert,
et y déverser quelques mots,
bien trop petits pour l'immensité à l'intérieur.
Voici ici ce sentiment, cette impression qui se démarquait que j'ai tentée
d'encercler avec des mots.

Tu es la poutre et le vide à la fois. 
La pluie et l'abris.
L'élan et la tombée, la poussée et l'attrapée.
Tu me chavire, me bouleverse, me renverse et me reçois.
Tu me pousse et m'attrape.
Tu me fait trouver le coin caché et secret dans la peur
au creu duquel je me dépose, immobile et suspendue,
jusqu'à oublier que quoi que ce soit ai déjà existé, 
oublier d'avoir peur, oublier de quoi j'ai l'air,
et jusqu'à me fondre dans tout.
Tu me déshabille de toutes certitudes.
Tu m'encre dans l'instabilité, 
tu es la promesse de l'inconstance,
tu es une question sans réponse.
Ton regard est un lac glacé dans lequel je me mouille.
Tu me présente la peur sans scrupule,
immobile dans l'évidence,
je l'examine, la scrute jusqu'à percevoir ses rides,
ses fentes, ses fissures, ses blessures,
à travers laquelle jaillit les lueurs de mon humanité 
inconsolable dans sa petite immensité.

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