Pourquoi Sarah Tralala . .. .?

Ce nom dont je me suis auto-baptisée vient tout d’abord de la bouche d’un certain Éric Bouchard qui m’avait surnommé ainsi en guise de taquinerie. Celui-ci m’est cependant resté collé à l’esprit puisque, depuis ma maternelle, je traine sur mon passage cette ribambelle de lettres interminable derrière moi, soit Sarah-Maude Dubuc-Demers. Après les « Et seigneur ! Ça devait être long à écrire en maternelle ça ! » et les « ouin… » grommelés à travers un faux sourire qui veulent dire « c’est–pas-de-ma-faute-si-j’ai-un-nom-trop-long », tous ces yeux ronds d’incompréhension  incapables de mémoriser autant de lettres à la fois, toutes ces fois où mon nom a été bafoué, abrégé à outrances pour entrer dans les espaces exigus qu’on lui avait assignés, j’ai ensuite tenté de le raccourcir de toutes les façons imaginables en passant par Sarah Dubuc-Demers, Sarah-Maude Dubuc-D., Sarah-Maude D.-D. et Sarah-Maude D.-Demers sans jamais me sentir entièrement fidèle à moi-même, ou à ce nom imprimé sur mon front à la naissance que j’affectionne malgré tout,  tout ça pour n’avoir droit qu’à un paisible silence suite à l'énonciation de mon nom.  Résultat ; j’ai désormais une double (voire même triple) identitée née du fait que j’ai plusieurs noms différents sur mes cartes d’identités… À quand le jour où je passerai pour une criminelle faute du complexe-du-nom-trop-long ou plutôt du nom-doublement-composé ? J’ai donc décidé d’amalgamer le tout en un plus petit tas de lettres qui finalement me colle bien à la peau et résume bien le tout : Sarah Tralala.