dimanche 17 octobre 2010

Pesha-War


Encre et acrylique sur toile.
50 cm X 120 cm

Celle-ci est née d'une façon étonnante. L'idée de départ consistait à représenter des corps s'emboîtant les uns dans les autres, dans le but de d'illustrer la vulnérabilité humaine qui nous habite tous à un moment ou un autre, que nous soyons un réfugié ou bien le président des États-Unis. Que malgré les communications parfois désastreuses entre nous et les souffrances que nous nous affligeons, nous recherchons tous discrètement cette chaleur humaine et nous avons besoin les uns des autres.

Ensuite, lorsqu'est venu le moment de m'attaquer à la toile, j'ai eu cette envie de l'asperger d'encre et d'acrylique, ce qui forme les éclaboussures en arrière-plan. J'ai ensuite dessiné les corps à travers et sur les taches d'encre, sans trop prendre le temps de m'arrêter et d'observer l'effet créé par la superposition des corps sur les taches. Ce n'est que plus tard que j'ai constaté toute l'émotion qui s'en dégageait. Les taches d'encre se sont ensuite apparentées à des taches de sang et des ecchymoses et l'œuvre a pris un tout autre sens...

C'est ici que ça devient intéressant; le fait est que lorsque j'ai réalisé cette œuvre, je lisais un roman dont certains passages décrivaient une charmante ville du nom de Peshawar, au Pakistan. Durant la même semaine, j'ai eu vent au télé journal des attentats qui bombardaient cette même ville. La coïncidence fut étonnante, et vu l'image que je m'étais construite de cet endroit, fort troublante. En y songeant un peu plus, ces corps emboîtés et meurtris sont apparus sous mes yeux comme étant des corps vulnérables victimes de la guerre. J'ai alors décidé d'intituler mon oeuvre Peshawar jusqu'à ce que je remarque ces trois petites lettres terrifiantes qui tachent la finalité de ce nom... d'où le titre que je lui ai finalement attribué: Pesha-War.

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